Edmond Aman-Jean, Line et François Aman-Jean


Edmond Aman-Jean (1858-1936). Line et François Aman-Jean, 1907. Huile sur toile, 130 x 97 cm. Collection particulière

Dans l’atelier de leur jeunesse, Aman-Jean et Seurat toussaient à l’unisson : les deux camarades avaient contracté la tuberculose.
Seurat mourut à 32 ans d’une angine infectieuse et Thadée, la ravissante épouse d’Aman-Jean, lutta toute sa vie contre cette tuberculose que son mari lui avait transmise.
Très tôt, on exila leurs deux enfants, François et Line, dans de lointaines pensions à l’abri du mal qui frappait leurs parents.
Mais à partir de 1905, la santé de Thadée devenue moins préoccupante, les deux enfants purent rejoindre leurs parents pendant l’été à Château-Thierry. Comme François le racontera : « Mon père découvre qu’il a chez lui deux modèles à sa disposition. C’est l’époque du charmant portrait de nous deux : Line debout portant un petit chat ; moi assis, tenant sur mes genoux Lucas, le chien aimé. »
Quand Aman-Jean envoyait son fils cueillir une rose pour remplacer celle en train de faner entre les doigts de son modèle, François demandait : « Pourquoi que tu peins le nez puisque j’ai amené la rose ? » Aman-Jean répondait en souriant : « Parce que j’ai besoin de la rose pour peindre le nez. »

Plus tard, François épousera l’une des filles du peintre Lucien Simon, avant de devenir un chirurgien de renom, puis un excellent écrivain.
Quant à Line, encore jeune femme, elle trouvera la mort dans un accident d’avion dans la Cordillère des Andes.