Estampes et œuvre sur papier


Henri Le Sidaner (1862-1939), La Ronde, 1896-1899. Lithographie. 25 x 34 cm. Collection particulière

Excellents dessinateurs, les artistes de la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs surent pleinement profiter du renouveau de l’estampe à la fin du XIXe siècle. Sous la présidence de Jean-François Raffaëlli, nombre d’entre eux se réunirent à la Société de la gravure originale en couleurs qui exposait à la galerie Georges Petit.

Les extraordinaires lithographies d’Eugène Carrière firent justement dire à Gustave Geffroy : « Il ne représente pas la vie en étendue, mais il la scrute en profondeur. Celles d’Aman-Jean ravirent le public. Une de ses premières estampes portraiturant Verlaine avait fait dire au poète : « Vous m'avez pris dans un moment de calme familier. » Du même artiste, est présentée une série inédite d’eaux-fortes. Les aquatintes de Frits Thaulow connurent elles aussi un succès complet, de même que celles de Jean-François Raffaëlli qui attirèrent le commentaire de Maurice Barrès : « Le génie de Raffaëlli n'est pas de reproduire, de fixer les aspects de la banlieue, c'est d'y être sensible et de nous rendre saisissables les émotions qu'il y éprouve. » Les ravissants monotypes d’Ernest Laurent ne furent révélés au public que lors de la rétrospective que le musée de l’Orangerie dédia à l’artiste au lendemain de sa mort : « Le succès de ces notations fut très vif », commenta Henri Le Sidaner. De ce dernier, est exposée une série d’estampes et portraits au crayon dans lesquels l’artiste s’exprima avec une exquise sensibilité. De son ami Henri Duhem, on retiendra un ensemble d’aquarelles virtuoses, technique apprise de son maître Henri Harpignies.