Henri Le Sidaner, La Place de la Concorde


Henri Le Sidaner (1862-1939). La Place de la Concorde, 1909. Huile sur toile, 97 x 147 cm. MUba Eugène Leroy, Tourcoing

Après la naissance de son premier enfant, Le Sidaner refusa toujours que sa famille vivent à Paris, où il avait pourtant son marchand et la plupart de ses amis.
C’est au cours d’un séjour prolongé à Bruges qu’il trouva enfin la direction de son art : là, il entrevit la possibilité de rendre le charme, la poésie et la noblesse des cités anciennes.
Installé dans l’Oise, le peintre décida alors de réserver les automnes-hivers aux voyages d’études en vue de ses envois au Salon, imposant une vie de nomade à sa petite famille.
Il passa notamment deux hivers consécutifs à Venise en compagnie d’Eugène Vail, puis d’Emile Claus.
Grâce aux prestigieux ensembles rapportés de ses voyages, le discret Le Sidaner devint l’un des artistes les plus recherchés de son époque.
Les Le Sidaner s’établirent définitivement à Versailles lorsque leurs deux enfants furent en âge d’être scolarisés.
Après la Grande Guerre, le peintre prit l’habitude de passer la saison froide sur La Riviera, à Villefranche-sur-Mer, d’où il rapporta certaines des œuvres les plus heureuses de sa carrière.
Mais Le Sidaner ne méconnaissait pas pour autant les beautés de la capitale.
C’est ce que montre le tableau devant vous : La Place de la Concorde. Il appartient à l’ensemble intitulé Les Nuits de Paris que l’artiste destina au Salon de 1910. Alors qu’il terminait ses études sous des pluies de plus en plus torrentielles, la Seine monta jusqu’à provoquer la crue la plus importante du siècle.